Les réminiscences de mes "expériences mystiques" d’enfance durant la réalisation de mon polyptyque "Corpus Christi", et cette prise de conscience qu’il y avait en moi une dimension intérieure que je qualifie de spirituelle (puisque je l’ai ressentie ainsi et qu’elle me relie à autre chose d’immatérielle), suscitèrent beaucoup d’interrogations et un long processus de réflexion sur ma peinture, sur moi-même et sur ce que je pourrais exprimer à travers mes tableaux.

 

Martin Heidegger disait ; "L'Artiste doit se mettre à l'unisson de ce qui veut se révéler à travers lui".

 

J’ai suivit cette voie. J’ai fait confiance à ce qui se manifestait à moi et en moi, par mes rêves, par mes intuitions, mes "visions", mes "expériences mystiques".

 

Pendant les années 1997, 1998, 1999 et 2000, j’ai accepté de me tourner vers moi-même, en commençant à pratiquer la méditation (et quelques autres exercices pratiques pour développer l’intuition et une écoute plus attentive et plus subtile de mes émotions) et "l’introspection" :

 

Qui suis-je ?

Qu’est-ce qui me motive dans l’existence ?

Quel est l’essentiel dans cette vie ?

Qu’ai-je à apporter et à donner dans cette vie ?

Qu’ai-je à apprendre de cette vie ? Et pourquoi ?

Qu’ai-je envie d’exprimer à travers mes tableaux ?

Qu’elle "utilité" puis-je leur donner ?

 

Mon premier ressenti intuitif, qui se manifesta comme une évidence, c’était d’être entier, vrai, ……Et donc pour faire écho aux propos de Martin Heidegger, mon travail artistique devait être à l’image de se qui se manifestait en moi et de ce qui me stimulait et me nourrissait pour avancer.

 

De 1998 à 2000 je m’éloignais, petit à petit, des partis pris sur lesquels je réalisais mes tableaux ; c'est-à-dire les noirs, gris, blancs pour les couleurs et le sable, terre, plâtre en poudre, sciure de bois………. pour les matières (ce que j’appelle des matières lourdes et dures qui renvoient à la terre à la matière terrestre). J’ai fait des petites séries de tableaux, en allant d’avantage vers la couleur et en quittant mes paysages et mes abstractions/matières pour aller vers plus de légèreté et d’apesanteur. Toujours dans cette même quête ; qu’ai-je envie d’exprimer dans mes tableaux ?

Cette période de recherches est celle que j’appelle la "période de transition".

 

Mon "espace spirituo-mystique intérieur" grandissait de plus en plus (et il grandit toujours), tout en conscience, au rythme des exercices et des méditations que je faisais (et que je pratique toujours, mais différemment aujourd’hui), et il prenait de plus en plus de place en moi. Il apportait une harmonie et un équilibre nouveau……..une fluidité énergétique très positive. Et les réponses à mes questions se manifestaient au fur et à mesure que je m’éveillais consciemment à moi-même et à tous les fruits que je recueillais de mes pratiques introspectives et méditatives.

 

Au début de l’année 2001 j’avais mes réponses et je pouvais commencer à peindre en suivant ma nouvelle voie artistique : exprimer à travers mes tableaux, bien-être, spiritualité, mystique, harmonie, douceur, amour, intemporalité, poésie……..Et en ressentant mes tableaux comme des espaces reposants, apaisants, ressourçants. Je pense mes tableaux en m’imprégnant de ce qui me rend heureux et m’épanouit dans cette vie. Je ne pense pas mes tableaux intellectuellement, je les ressens et je les découvre au fur et à mesure que je les peins et au fil de mes méditations.

 

Car je médite toujours avant de peindre, soit sur des musiques dont les rythmes et les énergies m’inspirent, soit sur mon chant intérieur. Ce que j’appelle "mon chant intérieur" c’est simplement l’énergie intérieure qui me porte. Lorsque je sens que cette énergie et bonne et optimale je médite avec pour voir ce qu’elle peut m’apporter sur le plan créatif. Et si je parle de "chant intérieur", c’est parce que je ressens cette énergie comme une petite musique, une rythmique intérieure.

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